Il existe 3 grandes familles de procédés permettant de figer l’état de nature d’un végétal : La stabilisation, la préservation et la lyophilisation. Ces 3 procédés permettent de prolonger de plusieurs années la durée de vie d’un végétal naturel en figeant son état de nature, dans un état encore frais puisque juste après récolte. Les végétaux proposés sur notre site ont été figés à l’aide des deux premiers procédés, la lyophilisation ne sera donc pas détaillée. Le procédé est choisi en fonction du type de végétal à figer (voir ci -après). Pour chacun de ces deux procédés, on distingue des sous-procédés :
Stabilisation :
– Stabilisation par capillarité
– Stabilisation par double immersion
Préservation :
– Préservation par immersion
– Préservation par pulvérisation
Stabilisation par capillarité
Ce procédé est principalement utilisé pour les feuillages, branches et tiges.
Avant le processus de stabilisation, les végétaux sont généralement récoltés à un stade optimal de leur développement. Ils peuvent être nettoyés et préparés pour éliminer toute saleté ou impureté. Les végétaux sont ensuite plongés dans une solution chimique composée de glycérine végétale, d’eau, de colorants alimentaires et de nutriments. Cette solution est conçue pour remplacer la sève naturelle des plantes tout en préservant leur structure cellulaire. Une fois immergés dans la solution, les végétaux commencent à absorber la solution à travers leurs vaisseaux capillaires. Ce processus utilise la capacité naturelle des plantes à transporter l’eau et les nutriments des racines vers les parties supérieures de la plante, comme les feuilles et les fleurs. Au fur et à mesure que la solution de stabilisation est absorbée, elle remplace la sève naturelle des plantes, imprégnant chaque cellule et préservant ainsi la structure et l’apparence des végétaux. Ce processus peut prendre plusieurs jours voire semaines, selon le type de plante et sa taille.
Chaque végétal à ses spécificités : la température de la solution de stabilisation, la durée d’absorption, la période de récolte ou encore les nutriments utilisés sont autant de facteurs qui assurent la réussite de stabilisation.
Une fois que les végétaux ont absorbé suffisamment de solution de stabilisation, ils sont retirés de la solution et placés dans un environnement contrôlé pour sécher. Une fois secs, les végétaux stabilisés peuvent être manipulés et utilisés dans des arrangements floraux ou d’autres applications décoratives.
Stabilisation par double immersion
Ce procédé est principalement utilisé pour les fleurs. Les fleurs sont sélectionnées à un stade optimal de leur développement, souvent juste avant leur pleine floraison. Il est essentiel de choisir des fleurs fraîches et en bonne santé pour obtenir de meilleurs résultats.
Les tiges des fleurs sont coupées et stabilisées suivant la première technique, car elles devront éviter la coloration du second bain, dans laquelle le colorant alimentaire donne sa couleur à la fleur.
Première immersion : Les fleurs sont ensuite immergées dans un bain d’alcool pur afin de complètement retirer l’eau de la fleur sans la détériorer. Lors de cette première immersion, la fleur perd également sa couleur.
Deuxième immersion : Les fleurs sont ensuite immergées dans une deuxième solution conservatrice, qui est composée d’alcool, de propylène-glycol, de glycérine et de colorants alimentaires. Le propylène-glycol et la glycérine, sous l’effet catalyseur de l’alcool, se chargent de réhydrater la fleur. Les colorants alimentaires lui donnent la couleur souhaitée.
Après la deuxième immersion, les fleurs sont retirées de la solution conservatrice et laissées sécher dans un endroit frais et sombre. Une fois complètement sèches, les fleurs stabilisées peuvent être manipulées et utilisées dans des arrangements floraux ou d’autres projets décoratifs. Elles peuvent être repiquées à leur tige pour la composition d’un bouquet de fleurs stabilisées, par exemple.
Préservation par immersion
Le processus de préservation par immersion sur des végétaux séchés est une méthode utilisée pour stabiliser et préserver les plantes préalablement séchées. Il peut s’agir de fleurs, de feuilles, de branches, de baies ou d’autres éléments végétaux. Le séchage permet de retirer l’eau de la plante, comme nous l’avons vu dans les techniques de stabilisation, afin d’incorporer dans la plante une solution stabilisante.
Le procédé consiste à plonger le végétal séché dans une solution de préservation à base de glycérine, d’eau et de colorants alimentaires afin de la réhydrater. Cette solution doit être préalablement chauffée au-delà de 40°C minimum. Les végétaux absorbent la solution de préservation par capillarité à travers leurs tiges, feuilles et autres parties. Ce processus peut prendre plusieurs jours, en fonction de la taille, du type et de l’épaisseur des végétaux.
Une fois que les végétaux ont absorbé suffisamment de solution de préservation, ils sont retirés de la solution et placés dans un endroit frais et sec pour sécher. Pendant le séchage, la solution de préservation se solidifie à l’intérieur des tissus végétaux, préservant ainsi leur forme et leur couleur.
Cette technique, bien qu’analogue à la stabilisation, est moins fiable dans le temps. Le séchage préalable du végétal peut en effet endommager les structures capillaires lorsque l’eau quitte la plante, et la réhydratation dans le bain de stabilisation ne permet une récupération complète de la plante, qui fatiguera donc un peu plus rapidement dans le temps.
Préservation par pulvérisation
Le processus de préservation par pulvérisation est une méthode utilisée pour stabiliser et préserver le lichen et la mousse végétale.
Le lichen et la mousse végétale sont collectés dans la nature à partir d’endroits où ils poussent naturellement, comme les forêts ou les régions boisées. Une fois collectés, le lichen et la mousse sont nettoyés pour éliminer toute saleté, débris ou organismes étrangers. Cela peut impliquer un rinçage léger à l’eau ou un dépoussiérage doux.
Les lichens et les mousses sont ensuite traités avec une solution chimique analogue à celle présentée dans les techniques de stabilisation, donc à base glycérine, d’eau et de colorants alimentaires ou de pigments afin de le réhydrater en surface. Cette solution est pulvérisée uniformément sur les surfaces des lichens et de la mousse, les imprégnant et les préservant. Pour certaines créations on peut aussi changer la couleur des plantes, c’est ainsi que le lichen stabilisé est proposé dans une gamme d’une vingtaine de couleurs différentes sur notre site.
Après avoir été pulvérisés avec la solution de stabilisation, le lichen et la mousse sont laissés sécher dans un endroit frais et bien ventilé. Le séchage permet à la solution de stabilisation de pénétrer et de durcir, préservant ainsi la structure des matériaux végétaux.
Techniques actuelles et futures
La stabilisation végétale n’en est encore qu’à ses débuts, puisque les premières techniques de stabilisation n’ont été mises en place que vers la fin des années 90. De nos jours, il n’est pas encore possible de stabiliser tous types de plantes. Des recherches continuent pour trouver ou affiner les processus permettant de stabiliser de plus en plus de végétaux.
Certaines nouvelles techniques commencent à voir le jour, comme à base de CO2 sous pression, offrant la possibilité de stabiliser de nouvelles essences. Sous l’effet de la haute pression, le CO2 pénètre dans les tissus des végétaux. Le dioxyde de carbone agit en pénétrant dans les cellules végétales et en remplaçant l’eau qu’elles contiennent, ce qui ralentit le processus de dégradation et de dessiccation des végétaux.
L’Inkompris, passionné par ces nouvelles techniques permettant de figer la nature dans leur plus bel apparat, s’efforce de faire une veille technologique pour être au courant des dernières avancées en termes de techniques de stabilisation, mais surtout pour vous proposer tous les types de végétaux stabilisés.
Plantes stabilisées et écologie ?
Les processus de stabilisation sont jugés écologiques pour de nombreuses raisons :
Ils évitent l’emploi de plastique, contrairement à des plantes artificielles qui auront également l’inconvénient de prendre rapidement la poussière (effets électrostatiques) et qui n’ont pas la souplesse, l’esthétique et la fraîcheur d’une plante naturelle.
Ils permettent de prolonger la durée de vie d’une plante de plusieurs années (de 5 à 10 ans).
Les végétaux stabilisés ne consomment aucune ressource (eau, engrais, produits de traitement) et ne nécessitent aucun besoin en arrosage ou en éclairage (économie d’eau et d’électricité par rapport à des murs végétaux naturels et non-stabilisés).
Les végétaux sont des êtres vivants extrêmement fragiles, et supportent très mal le transport. Les végétaux stabilisés subissent le processus de stabilisation directement après récolte, dans un état de fraîcheur maximale. Cette stabilisation permet à la plante de mieux survivre au transport. Ainsi, 80% de la solution chimique utilisée pour stabiliser la plante est naturelle et non-polluante, et peut même être reproduite chez vous à la maison, puisqu’elle n’utilise que des produits chimiques de base : alcool pur, sel, glycérine, colorants alimentaires.